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Conseils avant d’acheter un bateau

Le printemps est là, doublé de l’irrépressible envie de mettre les voiles, de prendre le large, de larguer les amarres… Peut-être avez-vous déjà loué un bateau ou emprunté celui d’un ami ? Cette année c’est décidé, vous allez sauter le pas et devenir l’heureux propriétaire de votre propre navire. Oui mais lequel ? « Il faut commencer par questionner son besoin. Le prix intervient ensuite comme curseur de modernité et d’équipement du bateau », avance Kévin Hénaf, expert maritime rochelais qui a l’habitude d’accompagner acheteurs et vendeurs dans leurs transactions, car la démarche n’est pas si simple.

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Croisière côtière familiale, tour du monde, pêche avec les copains, sortie à la journée, régate… il y a autant de façons de voguer qu’il y a de plaisanciers. De votre programme de navigation découlera le bateau idéal. Pour des sorties à la journée, l’acheteur pourra s’orienter vers La catégorie Dayboat, une embarcation simplifiée de moins de 7 mètres, à voile ou à moteur, équipée tout au plus d’une simple cabine. On peut envisager de le placer sur une remorque, pour le ranger au fond du jardin ou dans un hangar, à condition de respecter quelques règles drastiques en lien avec la circulation. Une solution exigeante en termes de manutention mais qui permet d’économiser les frais de redevance d’amarrage au port. La taille du bateau va grandir avec la catégorie Weekender. « Là, on peut passer deux jours en famille à bord. Le navire dispose d’un peu de confort avec literie et toilettes. » Sa longueur se situe entre 7 et 9 mètres. Au-delà, on pourra envisager des croisières de plusieurs jours, une place au port sera nécessaire pour les escales. Un ordre d’idée : un amarrage aux Minimes à La Rochelle pour un voilier d’une longueur de 9 m et d’une largeur de 3,5 m coûte 241,50 € par mois à l’année ; les prix montent en escale de pleine saison. L’adage selon lequel « gros bateau, grosses dépenses » se vérifie pleinement pour le parking comme pour l’entretien. « Pour limiter les futurs frais, les efforts et les soucis, il faut souvent consentir à augmenter le prix d’achat ». L’expert met en garde contre la seule prise en compte financière : « Si on trie d’abord à partir du prix, on va se rendre compte qu’on peut avoir des bateaux de 9 m et de 13 m pour la même dépense initiale. Il est facile de craquer pour le plus imposant. Mais attention, la taille et l’ancienneté du bateau sont les deux sources de dépenses à venir. Je connais beaucoup de plaisanciers écœurés par leur bateau quelques années après l’achat. » C’est dommage.

Navigation et résidence secondaire

Depuis les périodes de confinement qui ont freiné la production du neuf et allongé les délais de livraison, la côte des navires de deuxième main ou plus est montée en flèche. Malgré la hausse des prix, le marché du bateau d’occasion se porte bien. « L’inflation est moins importante que pour le neuf qui peut atteindre 30 % », constate Pierre-Yves Plessis, responsable de l’agence rochelaise du broker Cap Océan. « Je vends de tout, des bateaux de 30 000 € à 100 000 €. Le panier moyen avoisine les 60 000 €, ajoute-t-il. Ce sont les clients les plus âgés qui s’offrent les plus gros bateaux ». Ses acheteurs sont le plus souvent des plaisanciers de 50 ans et plus, « des retraités qui aiment naviguer et qui souhaitent avoir leur propre embarcation. » Un autre type de clientèle envisage le bateau aussi comme un pied à terre, une résidence secondaire. « Beaucoup de jeunes sont attirés par la forte demande de location en Airbnb, à la journée. » Le marché de l’occasion est plutôt dynamique avec un turn-over de 3 à 5 ans. « D’où l’intérêt pour nous de fidéliser les clients et les accompagner dans l’évolution de leurs besoins », ajoute Pierre-Yves Plessis.

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Mieux vaut se faire épauler par un expert spécialisé lorsqu’on envisage l’achat d’un bateau d’occasion. Le professionnel sera mandaté pour dresser un état des lieux objectif et dépassionné. Il s’agit pour lui de répondre à vos questions légitimes : Dans quel état est le bateau que j’envisage d’acheter ? Son prix est-il cohérent avec le marché ? « Pour l’expertise, il faut compter environ 30 minutes de visite du mètre linéaire. Évidemment, on ne peut pas tout regarder, on ne démonte pas les plafonds ni les meubles. On a ensuite une obligation de recommandations », explique Kévin Hénaf. S’il y a des travaux, l’expert conseille vivement de les faire réaliser par le vendeur, quitte à augmenter le prix du bateau. « C’est une question de responsabilité. On ne sait jamais ce qui peut se passer au cours de la réparation ou du changement de pièce. Je préconise toujours de partir de la valeur à dire d’expert puis d’ajouter les prestations de réparation pour définir un prix d’achat clé en main. N’oublions pas qu’il est de la responsabilité du vendeur de livrer et de garantir l’objet vendu » De quoi éviter des déceptions et de profiter tout de suite du plaisir de naviguer.

Article paru sur LE FIGARO NAUTISME Ecriture en collaboration avec la MAIF

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